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A l’occasion de son intervention, lors des discours de clôture du 65ème congrès de l’Ordre il y a un mois, René RICOL a rappelé les 3 axes prioritaires pour les Experts-comptables et les Commissaires aux Comptes. « Nos professions ont trois missions : 1. Sécuriser l'audit légal, 2. Participer à la réduction de la complexité administrative et fiscale des entreprises... et la plus importante, 3. Devenir des partenaires de gestion pour nos clients TPE et PME. » dixit l’ancien Président du Conseil Supérieur, actuellement commissaire général à l'investissement auprès du Gouvernement.
Dans un contexte de sortie de crise, de tensions économiques et plus généralement de complexité des marchés (concurrence, mutations, mondialisation…), René RICOL nous rappelle que la Profession doit dépasser le cadre légal de ses missions (certifier la sincérité des comptes et assurer les obligations fiscales et déclaratives) pour s’impliquer plus encore dans l’accompagnement des entreprises et de surcroît dans la prévention des risques de défaillances.
A force de côtoyer les Experts-comptables, on pourrait presque s’étonner du caractère « insistant » du discours de l’ancien Président !
Car la Profession Comptable n’est-elle pas déjà « le coéquipier » du dirigeant, le partenaire de sa réussite… le copilote de son développement ? Comme elle aime le souligner sur ses nombreux supports de communication, sites Internet et plaquettes des cabinets.
Par exemple, depuis quelques jours, les membres de PACIOLI peuvent suivre sur ce réseau social « ouvert à tous » un brainstorming passionné sur la marque EXPERT-COMPTABLE (Groupe Brainstorming : Quelle signature / base line pour la marque "EXPERT COMPTABLE" ?).
Voici quelques exemples glanés sur le forum parmi les dizaines de propositions faites par vos confrères. Elles sont censées décrire au mieux le fondement même de leur métier. On peut lire entre autres : Coach des entrepreneurs, expert conseil, copilote, accompagnateur des forces de l'entreprise, accompagnateur de projets, toujours là pour vous accompagner, toujours présent à vos côtés, le sens du conseil, l’essence du conseil, la dimension conseil au service de l'entreprise, l'expert Santé de votre entreprise, etc.
En conclusion de son allocution, René RICOL a rappelé le caractère d’urgence de la situation : « Il faut vous mobiliser pour vous impliquer totalement dans le conseil en gestion auprès des chefs d'entreprise. Sinon, le train passera... Vous devez développer de façon volontariste votre rôle d'appui aux entrepreneurs… », a-t-il insisté pour finir.
On peut se demander pourquoi la vision du commissaire général à l'investissement est bien différente du regard que posent les Professionnels du chiffre sur leur rôle auprès des chefs d’entreprise… à moins que ces derniers tendent à surestimer leur véritable capacité à accompagner leurs clients dans la gestion de leur entreprise ! Rien n’est moins sûr…
Ce paradoxe n’est pas sans rappeler l’article que nous avons écrit le 4 février 2010 sur le Blog Espace Innovation intitulé « La Profession comptable doit conquérir le monopole de la gestion… » ; Derrière ce titre un brin provocateur, nous estimions que la Profession avait plus d’intérêt à « occuper » le terrain de la gestion que de s’arcbouter sur le monopole de la comptabilité !
Le discours de René RICOL nous a donc confortés dans notre opinion.
Deux jours avant cette allocution du samedi 16 octobre, nous avons assisté, toujours au 65ème Congrès de Strasbourg, à l’atelier animé par Antoine PEREZ, Expert-comptable et Président du réseau CABEX, dont le thème évocateur était : « Un tableau de bord pour tous ! ».
L’introduction de cet atelier a sonné le glas. Le constat est sans appel : 8 % seulement des entreprises suivies par un Expert‐comptable disposent d’un tableau de bord (statistiques sur un échantillon de 30.000 entreprises). 90% des chefs d’entreprise naviguent donc à vue… sans copilote !
Ces chiffres accentuent le discours de René RICOL et viennent fortement tempérer l’optimisme exacerbé des Professionnels du chiffre… Mais quand on voit l’ovation qui a été rendue à l’ancien président du CSOEC par ces derniers, on est en droit d’imaginer, finalement, que la Profession ne conteste pas cet état des lieux.
D’ailleurs, un mois avant le congrès, Gérard RANCHON, son rapporteur général, écrivait dans les colonnes du SIC : « L’utilité fiscale de la comptabilité n’est pas à démontrer et elle nous vaut la protection de notre tutelle. Mais nous devons sans doute être davantage utiles à nos clients et transformer plus souvent la comptabilité en outil de pilotage […] un tableau de bord pour tous marque bien une volonté de généraliser cette démarche dont Agnès BRICARD (future présidente) va assurer la promotion collective… ».
Saluons au passage l’implication de la vice-présidente du CSOEC dans la prévention des risques des entreprises et sa dernière intervention du 17 novembre dernier au Cnam-Intec sur le thème « Comment les TPE/PME peuvent-elles faire face à leurs difficultés de trésorerie ? Le rôle de l’expert-comptable… » où elle n’a pas omis de rappeler l’intérêt d’un budget prévisionnel associé à un tableau de bord d’activité.
Et François PETITJEAN, Président du CROEC de Lorraine de souligner 3 mois plus tôt dans ce même magazine (SIC 287 juillet-août 2010) : « On constate aujourd'hui que la partie fiscale reste pour le client importante mais n'est plus déterminante. En effet, avec les difficultés que les entreprises ont pu rencontrer ces derniers mois, on s'aperçoit qu'il faut être plus proche du client et que l'on se doit de lui proposer des services nouveaux dont notamment l'établissement de situations intermédiaires. Laisser partir les entreprises pendant un an sans faire le point sur leur budget me paraît de plus en plus difficile... ».
Enfin, il y a un an quasiment jour pour jour, nous avions été interpellés par le témoignage de Bernard SOUTUMIER, Président de Chambre Honoraire au Tribunal de commerce de Paris, dans les colonnes du e-Magazine ACTUEL EXPERT. Ce dernier abordait le traitement préventif des petites entreprises en promouvant activement une initiative de l'Union Francilienne des Centres de gestion et Associations agréés (UFCA) : un blog spécifiquement dédié à la prévention des TPE, www.prevention-tpe.fr.
Le titre de ce Blog, que nous vous conseillons, annonce bien la couleur : TPE, les oubliées de la prévention !
Nul n’ignore que les TPE représentent 90% du tissu économique de notre pays… il ne s’agit donc pas d’un « segment marginal » d’entreprises mais bien de la 1ère source de développement, de dynamisme et de création d'emplois. L’enjeu est donc colossal.
Alors pourquoi existe-t-il une telle dichotomie entre l’ensemble de ces discours et de ces chiffres quelque peu « alarmistes » et la façon dont les Experts-comptables ont souvent tendance à décrire leur rôle auprès des chefs d’entreprise ?
La raison tient probablement dans la façon d’appréhender la situation. Les Experts-comptables décrivent la réalité avec leur prisme. Compte tenu de leur forte capacité à se mobiliser et à intervenir quand les conditions l’exigent, ils considèrent, et à juste titre, qu’ils sont toujours présents quand il le faut. L’énergie qu’ils ont déployée durant la crise ne le conteste pas.
Quand les clients les demandent, les Experts-comptables sont donc toujours là. Mais puisque ces derniers sont friands d’analogies, ne sont-ils pas finalement plus proches du « pompier-urgentiste » que du copilote, du coéquipier ou de l’aiguilleur du ciel ?
Cette comparaison ne doit pas faire offense à la Profession. « Pompier » est le métier le plus plébiscité par les enfants. C’est probablement celui qui possède la meilleure image et le plus de crédit auprès du grand public !
Un coach, un copilote ou un aiguilleur du ciel envisage les situations bien avant le pilote lui-même. On n’imagine pas qu’ils interviennent après qu’un « événement » ait lieu. Cela n’aurait aucun sens. Avec 8% de clients dotés d’un tableau de bord, nous pensons donc que les experts-comptables ne peuvent pas revendiquer ce statut aujourd’hui.
Car soyons réalistes, il existe une différence entre Réactivité et Proactivité.
La dernière étude réalisée par l’Institut TNS-Sofres et commandée par l’Observatoire de l’Ordre des Experts-comptables lui-même, auprès de 600 dirigeants d’entreprises et de 200 associations, fait apparaître en autres le constat suivant, extrait :
Les entités, clientes ou non, ont été interrogées sur les prestations qu’elles souhaiteraient trouver auprès d’un expert-comptable ou d’une AGC. Les prestations les plus fréquemment citées concernent l’aide en matière d’information de gestion et de négociation du crédit. Les deux tiers des entreprises, clientes ou non d’un cabinet, déclarent que les cabinets d’expertise comptable devraient proposer ces missions. L’engouement pour des missions complémentaires, que la plupart des cabinets proposent, ouvre des opportunités pour la profession dans la mesure où ces entreprises déclarent faire peu appel à d’autres professionnels pour répondre à ces besoins. Un besoin existe donc, mais ne semble pas satisfait actuellement.
Beaucoup s’agaceront en lisant ces lignes. Ils diront sûrement que la critique est facile et que les torts sont partagés ; que si le « pilote » rechigne à payer les services du copilote et que s’il refuse de lui communiquer une information à jour, alors le « copilote » ne peut pas faire de miracle !
Ils auront sans doute raison. Mais alors pourquoi revendiquer un tel statut quand ce dernier concerne une minorité de leur clientèle : à peine 15% des clients seulement consomment « naturellement » du conseil parce que leur structure se développe, parce qu’ils poursuivent une vraie stratégie et qu’ils sollicitent presque instinctivement leur Expert-comptable pour des missions d’accompagnement.
En tenant ce type de discours sur les 85% restants, on se risque à des déceptions ; en marketing, on appelle cela « une sur-promesse ».
Et pourtant, comme nous l’évoquerons plus bas, il suffirait de suivre :
- 1 seul indicateur pour prévenir la moitié des défaillances : le chiffre d’affaires facturé,
- 2 indicateurs pour pousser ce taux de prévention à 75% : le chiffre d’affaires facturé et le solde de trésorerie,
- 4 indicateurs pour dépasser les 80% : le chiffre d’affaires facturé, le solde de trésorerie, le dû clients et le dû fournisseurs.
Car c’est bien là le paradoxe. Au-delà des intentions d’accompagnement affichées sur les supports de communication, nous n’avons jamais rencontré à ce jour un seul cabinet ayant mis en place un système simple pour suivre de façon globale l’activité de tous ses clients, sur la base d’un simple indicateur : le chiffre d’affaires.
Même sur les clients en tenue pour lesquels les cabinets effectuent la TVA, il n’est pas rare qu’une dégradation de trésorerie apparaisse sans que l’Expert-comptable en « soit tenu informé ». Dans ce contexte, il ne faut pas s’étonner que le banquier soit souvent le premier acteur alerté bien avant le partenaire privilégié du dirigeant… l’Expert-comptable lui-même !
Nous avons déjà souligné cette invraisemblance dans notre article du 18 juin 2009 intitulé « Expert-comptable : médecin généraliste ou médecin chinois ? ». Nous y comparions les 4 indicateurs évoqués ci-avant à ceux du médecin généraliste : coeur, tension, oeil, poids et température.
Evidemment, ces indicateurs ne valent pas une situation intermédiaire ou un vrai tableau de bord mensuel, mais tout le monde sait qu’il faut mieux des chiffres fiables rapidement, plutôt que des chiffres précis lentement ! Et qu’en matière de gestion, le mieux est l’ennemi du bien ; ce qui est malheureusement contradictoire avec la comptabilité.
Et c’est précisément à cet endroit, la comptabilité, que le bât blesse. Explications :
Pour étayer les raisons de la très faible implantation des tableaux de bord au sein des entreprises suivies par un cabinet (rappel : 8% seulement), les Experts-comptables possèdent de nombreux arguments, ils sont par exemple :
- Le manque de temps,
- La faible capacité contributive du client,
- Son désintérêt pour la mission,
- Son manque d’organisation,
- La charge de travail des collaborateurs,
- Le manque d’arguments commerciaux pour vendre la mission,
- La complexité de la mission,
- La peur de s'engager sur un résultat mensuel qui pourrait être contredit lors de la révision,
- Etc.
Et pourtant, il n’existe à nos yeux qu’une seule et unique raison valable pour expliquer ce constat « alarmant » : dans la majorité des cas, la comptabilité n’est pas à jour en temps et heure, tout simplement !
Il est inutile ici de chercher un coupable ; c’est un fait ni plus ni moins. Tant que les tableaux de bord produits par les cabinets s’appuieront principalement sur une matière première, la balance comptable, cela nécessitera des ressources (et des contraintes) qu’une minorité d’entreprises pourra supporter… les fameux 10% de clients concernés. Ne nous méprenons pas, une situation mensuelle nécessite un bon niveau d’organisation que ce soit côté client ou côté cabinet :
- Un processus d’approvisionnement,
- Un back office performant,
- Un budget d’activité,
- Un plan comptable réfléchi et performant.
Et donc une enveloppe d’honoraires justifiée pour assurer ce travail.
Référons-nous par exemple à l’utilisation d’outils informatiques du marché, comme par exemple TABLEAU DE BORD FLASH de RCA (dont nous sommes l’auteur) ; nous savons pertinemment que ces outils très utiles et très performants sur une strate de clientèle (nos 10%...) sont plus difficilement généralisables sur le reste des clients à plus faible capacité contributive… la majorité des clients du cabinet, les TPE.
Or, depuis plus de 20 ans, les cabinets proposent, dans leur grande majorité, des modèles de tableaux de bord qui ne sont pas forcément adaptés à leur organisation et à celle de leurs clients. Les outils de production se perfectionnent certes (ASP, portail, comptabilité collaborative…) mais dans la plupart des cas, il manque toujours des informations pour s’engager sur un état de gestion en temps et heure.
Il existe donc à notre avis, un vrai problème de positionnement en termes de couple PRODUIT/MARCHE. L’offre des cabinets n’est sans doute pas adaptée à la demande réelle et au profil de leurs clients. Les cabinets proposent d’emblée une MISSION alors que dans un premier temps, ils devraient proposer un SERVICE en adéquation avec leur volonté d’accompagnement.
Le schéma ci-dessous positionne les besoins des TPE en matière de pilotage. La réponse des cabinets devrait se porter majoritairement sur la colonne de gauche. Or, elle se concentre aujourd’hui dans celle de droite.
En définitif, à quoi sert un tableau de bord pour une TPE ?
- Niveau 1 : prioritairement à prévenir les risques,
- Niveau 2 : idéalement à optimiser sa gestion.
Les Experts-comptables, toujours friands d’analogies, comparent souvent le tableau de bord de l’entreprise à celui d’une voiture. Au départ, nos automobiles étaient équipées de 4 instruments simples de mesure :
- Un compteur pour éviter les excès de vitesse,
- Une jauge d’essence pour anticiper les pannes sèches,
- Une jauge d’huile et un thermostat pour éviter les pannes « moteur ».
Aujourd’hui encore, ces 4 indicateurs suffisent à satisfaire 80% de nos besoins en matière de conduite.
Ce n’est, que bien plus tard, que les voitures se sont équipées d’outils de mesure plus perfectionnés avec l’apparition d’ordinateurs de bord.
Alors qu’on le dise une fois pour toute :
Un ordinateur de bord, c’est mieux qu’un simple compteur…
…mais un simple compteur sera toujours mieux que rien !
Fort de ce constat et de tout ce qui a été évoqué précédemment, un groupe d’experts-comptables piloté par RCA, a réfléchi à une solution opérationnelle.
Ils ont participé durant deux ans au développement d’un outil novateur associé à une console internet, qui est en passe de bouleverser votre relation client en apportant une solution simple, utile et pragmatique à tous les dirigeants de TPE.
Cet outil révolutionnaire vous sera dévoilé dans la partie 2 de cet article. Il vous permettra de tenir une vraie promesse affichée : « Ici on propose un tableau de bord pour tous ! »
Alors, rendez-vous d’ici quelques semaines…
…et d’ici là rappelez-vous, il existe toujours une solution entre le TOUT ou RIEN !
Jérôme CLARYSSE
Président d’Espace Innovation
Président de RCA
[email protected]
J'attend deux semaines
Rédigé par : DECONS | 02 déc 2010 à 08:47
Maitenat, il faut que l'on en sache plus. Il est clair que le besoin est enorme. Le problème a maintes fois ete pose, sans jamais trouve de vraiess solution. Dans l'attente de lire la suite.
Rédigé par : manlay jea -marie | 02 déc 2010 à 08:57
Je pense que si la grande majorité des cabinets comptables n'ont pas mis ce type de tableau de bord en place, c'est parce que les clients ne font pas forcément les bons choix.
Je suis d'accord que les torts sont partagés.
Mais travaillant personnellement pour un cabinet (l-expert-comptable.com) qui a mis en place un tableau de bord automatique gratuit pour tous ses clients (évolution sur 1 année glissante du CA encaissé, de la rentabilité, et de la trésorerie), je vois encore trop au quotidien des prospects qui ne s'arrêtent qu'au prix, et pour des écarts de 200€ l'année vont signer à la concurrence qui n'offre absolument pas les mêmes prestations.
Sans doute que le marché évolue, et je pense que les experts comptables avancent dans le bon sens, mais il faudrait que les chefs d'entreprise s'imposent également : si aucun n'accepte de ne pas avoir de tableau de bord, tous les cabinets devront en mettre en place.
Rédigé par : CGE | 02 déc 2010 à 09:19
Bonjour et bravo pour cet article
Il faudrait des heures pour analyser tout ce qui y est dit, mais c'est un peu comme une chanson entêtante.....on l'entend, on l'entend...et que reste t il après ?
A tous les congrès on nous râbache qu'il faut vendre des missions de conseils....et pourtant, cher(e)s confrères et consoeurs, les clients ont-ils changé ? Sont-ils plus demandeurs de conseils ? Ont-ils plus les moyens de payer des missions ?
Oui : ils sont de plus en plus demandeurs...Mais de moins en moins payeurs !
Pour en revenir au congrès, sous le titre accrocheur de la "comptabilité low cost" Francoise BERTHON nous indiquait la différence entre la mission full service et la comptabilité de base.
Nous avons et nous savons tous qu'il y a des problèmes de facturation actuellement : certains cassent les prix mais n'offrent rien de plus que le respect des obligations fiscales et comptables. D'autres comme nous, faisons le pari du "full service" et tant pis pour les autres.
L'ouverture à tous à la création d'entreprise à fait naitre une nouvelle catégorie de clients : le technicien professionnel qui n'est pas chef d'entreprise. Chez certains, il y a un désir d'accompagnement...et nous devons les repérer dès le départ. Chez d'autres, ils viennent chez nous mais s'ils pouvaient faire autrement...et ils sont capables de démissionner pour 40 euros moins cher !.... A ces derniers offrons une comptabilité low cost
Paradoxe, c'est certain, image de l'expert comptable dégradée, c'est sûr....
Métier en pleine mutation, c'est certain, nouvelle clientèle c'est sur....
Alors cessons d'etre des "docteurs en comptabilité" soyons simplement "des chefs d'entreprises" comme nos clients et faisons leur savoir !
Lorsqu'un client me parle de ses problèmes au cours de l'entretien annuel, je lui dis que moi aussi je suis chef d'entreprise, que j'ai vécu la même problématique que lui et que j'ai solutionné ceci ou cela comme cela. Que pour y parvenir, j'ai mis en place un tableau de bord, des chiffres clefs, des alertes et qu'il est temps pour lui de passer à la même chose... je ne lui propose pas de lui vendre une mission mais de faire passer les honoraires annuels du cabinet à X à la place de Y...et ça passe.
Tout est affaire de discours et c'est là que le bâts blesse, nous ne savons pas communiquer...Mais ça bouge, ça bouge enfin.
Allez, assez de discours
Eric Hainaut
Cabinet COM'COm
Rédigé par : ERIC HAINAUT | 02 déc 2010 à 09:33
Un outil de plus pour servir la croissance. C'est tout bon ! A suivre donc.
Pierre-Eric BETHOUX
Cabinet SOMMETS
Pdt ACSI
Rédigé par : Bethoux | 02 déc 2010 à 10:34
Article très intéressant de Jérôme Clarysse que je partage à 200 % ! Et le Président Ricol a lancé un avertissement à la profession qui j'espère fera écho. Pourquoi ne pas rendre le tableau de bord obligatoire (standard minimum à définir) au même titre qu'un bilan ? Comment ne pas attacher plus d'importance au rôle préventif et de pilotage du quotidien ? Les défaillances d'entreprises déclineraient et la société s'enrichirait...Je serais prêt à me battre pour que cet outil devienne un instrument de gestion obligatoire !
Bravo à RCA qui a su entendre la voix du marché des PE avec une réserve cependant. De nombreuses petites entreprises "estiment" tout savoir et supposent déjà que l'expert comptable est censé réaliser cette mission...Un leurre et un obstacle non négligeable. Il me semble que la profession devrait mener une importante campagne de sensibilisation pour faciliter cette démarche conseil...Si l'expert comptable ne s'y met pas, d'autres acteurs s'en chargeront...
Ce marché requiert aussi un investissement minimal en démarche amont de formation-action tant au plan technique mais surtout au niveau commercial...Quelques cabinets conseils sont déjà entrain d'investir...
Merci encore à tous pour leurs commentaires très pertinents.
Rédigé par : Gérard Humbert - Audaperf | 02 déc 2010 à 19:31
Merci à Jérôme pour cet article toujours aussi intéressant, de qualité et pertinent... la prise de conscience est bien là mais un constat se fait clairement sentir c'est les moyens et les aptitudes de mise en oeuvre pour faire évoluer et changer les choses.
Le mouvement est en marche et en bonne voie mais le chemin à parcourir reste long !
Rédigé par : Sophie Rolot | 03 déc 2010 à 00:39
Encore une fois bravo à Jérôme pour la pertinence pragmatique de son analyse !!
Le vrai problème, ce n'est pas que les experts comptables ne veulent pas vendre de tableau de bord à leurs clients, c'est que la compta de ces mêmes clients n'est tout simplement pas à jour !!
Il nous faut réfléchir au moyen d'organisation de nos cabinets pour que nous puissions tenir la compta de nos clients le plus proche possible du "temps réel" !!
Tant que nous nous contenterons de réclamer les pièces aux clients deux ou trois fois dans l'année , qu'il manquera presque systématiquement une partie des factures et des relevés bancaires, que les comptes d'attente seront remplis pour ne commencer à se vider que dans les dernières semaines avant la date limite de dépot de la liasse fiscale, nous n'arriverons pas à produire de tableaux de bord interessants pour nos clients.
Merci encore à Jérôme Clarysse pour cet aiguillon !!
Rédigé par : François MARTELET | 16 déc 2010 à 17:10
Bravo sur toute la ligne pour votre démarche générale et particulièrement en matière de pro activité sur notre métier. J'approuve tout même si les clients sont demandeurs mais "moins cher", que les collaborateurs ont une culture de retard etc....je crois qu'il faut adopter cette démarche mais que surtout collectivement on soit conscient de la valeur de notre travail pour que les prix soient cohérents et éviter les départs intempestifs de clients qui discutent pour quelques euros. En même temps, ceux qui partent pour cet argument sont à mon sens mieux chez mes confrères que chez moi puisque à priori ma démarche de qualité à un coût et qu'ils n'adhèrent pas...ou que je n'ai pas assez communiqué!
je crois que nous sommes tous ok, que l'on ne fait pas de manière systématique sur tous les dossiers cet accompagnement de suivi de gestion mais est-ce que tous les dossiers le méritent?Soyons conscients cependant qu'une grande partie des petites entreprises ne veulent pas d'informations de gestion régulières par manque d'intérêt tout simplement et que l'on a collectivement au delà du marketing à prôner auprès de nos clients l'intérêt évident à obtenir et suivre des indicateurs de gestion. Quant à vendre une mission à part, comme le souligne le confrère cela peut aussi être valorisé dans la mission générale et le client l'accepte mieux. Bonnes fêtes de fin d'année à tous.
Rédigé par : Eric Berbéres | 18 déc 2010 à 09:27
Bravo, effectivement pour cet article universel. La problématique soulevée est identique, chez nous, en Belgique. Le besoin est là, c'est une évidence, mais beaucoup de chef d'entreprises ne sont pas disposés à débourser davantage pour cela, sauf...quand les ennuis sont déjà là. Nous devons donc mieux communiquer sur ce besoin. Pour ma part, j'ai choisi de trier la clientèle, d'un côté celle qui accepte l'idée, qui envisage la mise en place d'un tel outil, cette clientèle mérite dès lors que j'y consacre du temps et de l'énergie, et de l'autre celle qui considère que ce n'est pas utile ou impayable... celle-là je la laisse continuer sans moi, il y a assez de confrères qui prennent et qui pratiquent des tarifs qui n'autorisent pas ce genre de missions.
Merci à Jérôme
Luc janssen, Expert-comptable, Belgique
Rédigé par : Luc Janssen | 27 déc 2010 à 13:36
Bravo Jérome!
En effet les clients ont besoin d'un suivi généralisé et il est vrai que c'est un "plus" que nos cabinets devraient systématiquement offrir afin de fidéliser leur clientèle.
Bref,on devrait l'imposer à tous afin que ce soit gagnant-gagnant pour le client et le cabinet.
Bonnes fêtes!
Alexis Neuchat,Expert-comptable-Commissaire aux comptes Paris 16e
Rédigé par : Alexis Neuchat | 29 déc 2010 à 18:07